Dukkha, l’insatisfaction, est partout présente dans la vie. Il s’agit parfois d’une vraie douleur causée par la maladie, une blessure physique ou psychique, des besoins élémentaires non couverts comme ne pas avoir de toit, de nourriture, de soins, d’éducation.
A certains moments la vie nous semble insatisfaisante de façon plus diffuse. Nous pouvons ressentir physiquement un manque intérieur alors que matériellement tout va bien. Nous sommes dans l’attente de quelque chose. Nous avons soif de plus de possessions, de pouvoir, d’honneurs, de connaissances ou de plaisirs. La société de consommation qui tente de nous maintenir dans l’insatisfaction chronique en faisant miroiter le toujours plus y participe. Pourtant rien de ce que nous recherchons à l’extérieur ne semble pouvoir nous contenter durablement. C’est dukkha.
En effet, même ce que nous croyons posséder n’est pas acquis définitivement. Nous risquons de le perdre. Cela nous inquiète voire nous tourmente. Tout ce à quoi nous tenons est sujet à changements ou disparition, impermanent. Nous ne pouvons rien retenir.
Ce mot qui n’était qu’un concept bouddhique, dukkha, prend alors de l’épaisseur et devient réalité. Nous pouvons comprendre par nous mêmes la première noble vérité du bouddhisme. Prendre conscience de cette vérité n’est pas facile dans notre vie quotidienne conditionnée par des obligations, des objectifs, des désirs qui nous distraient de nous mêmes.
C’est pourquoi le dojo zen est nécessaire. C’est un lieu refuge où nous arrêter un moment. Pratiquer zazen permet d’accueillir cet état d’insatisfaction et de le reconnaitre. Y a-t-il une explication à l’origine de dukkha ? Existe-t-il un chemin vers la cessation de ce manque et le bonheur véritable ? Le Bouddha a répondu oui et il a transmis cette sagesse à ses disciples. Le chemin qu’il a montré est enseigné encore aujourd’hui dans l’école zen soto. Ne pas connaître ces vérités rend notre esprit confus, malade. Venir pratiquer au dojo est comme prendre un remède. Nous regardons à l’intérieur pour comprendre et guérir ensemble.
Dukkha est toujours là pour nous rappeler d’avancer dans notre étude.