Sesshin pour débutants

Liliane apporte à son tour son témoignage sur sa participation à une sesshin organisée pour les débutants au temple Zen Temborin de Lanau.

Je suis allée à la Gendronnière pour une première sesshin de plusieurs jours à côté de Blois.
Cette sesshin était organisée pour les débutants par Guy Mokuho Mercier, moine zen Responsable du Centre de Lanau.
Nous étions 5 pratiquants de notre dojo et deux autres participants d’autres dojos.
C’est très encourageant d’aller à une première sesshin avec des pratiquants aguerris.
J’ai apprécié l’organisation sans faille et l’accueil bienveillant et sympathique, le château de conte de fées, son parc et ses arbres impressionnants, l’impression saisissante d’être hors du temps.
D’ailleurs, durant ces 4 jours et 3 nuits, les activités, le sommeil, les repas, le zazen sont rythmés par le son du gong, de la clochette, du tambour, des claquettes.
Première nuit agitée, traversée de rêves fiévreux mélangeant le passé, les parents, des hallucinations … rien que de normal je suppose ….
Réveil à l’aube (oh ! non !), pépiement des oiseaux, insolite le son de la clochette dans le lointain ponctué de la course du « réveilleur » qui se rapproche dans les couloirs.
Vite ! pas de temps à perdre , se laver vite, s’habiller vite si on veut laisser la place aux autres.
Je reste étonnée de la simplicité et du naturel qui se créent dans les relations quotidiennes avec les résidents et participants. Dans la vie « profane », ça ne se passe pas toujours comme ça. Ici, tout semble couler de source.
L’organisation est faite en sorte que pas un moment n’est laissé oisif. On a vite fait de s’y faire ! Comme c’est une sesshin de débutant, le risque est grand de vouloir s’isoler, se « distraire », « cogiter », « aller à la buvette, fumer ………
Il y a des moments de joie simple :
assise sur un banc à fumer sa cigarette en observant le superbe coq et sa famille se pavanant en propriétaires sous son nez,  écouter le silence de la nuit de la Gendronnière à la fenêtre, une fois le « couvre-feu » déclaré à 22 h 30 et  respirer le « dehors ».
Après le zazen du matin et avant le petit déjeuner, en procession aller jusqu’à la tombe de Me Deshimaru ou est conservée une partie de ses cendres, et les stèles d’autres moines.
Il y a des frustrations : attendre 8 h 15 avant le petit-déjeuner (mon café !!)
pas assez de temps pendant le samu (travaux collectifs) pour enlever le tartre au fond des toilettes !
la fatigue (mon lit !), les maladresses, les préjugés, également l’impression d’être à nu, des tristesses soudaines, des timidités sans raison.
Les enseignements de Guy sont toujours clairs et expliqués de façon cocasse. Ils laissent libre cours à l’esprit critique, pas de dogme, pas de certitudes,
J’ai été transportée par le chant des sutras entonné par le chœur des moines et bodhisattvas dans la salle du bouddha avant le réfectoire.
J’ai emporté avec moi cet état d’esprit magnanime qui a perduré quelque temps. Le personnage « social » que j’avais laissé au vestiaire est bien sûr revenu. Il ne m’avait pas beaucoup manqué.
J’ai emporté les conseils de Guy sur la posture, conseils clairs qu’il nous a formulés le soir de notre arrivée, sur la position des mains pendant le kin-hin également.
Evelyne m’avait dit il y a longtemps : « tu verras, si tu as la chance de participer à une sesshin, tu verras des personnes intimes avec eux-même »
j’avoue qu’à l’époque, je n’ai pas bien compris.
Cette solitude, cet intime avec soi qu’expérimente chacun pendant la méditation, est peut être le plus difficile mais le plus nécessaire.
Liliane
Cette sesshin a été organisée spécialement pour accueillir les pratiquants débutants le zazen de façon renforcée. L’enseignant, Guy Mercier, a  régulièrement réservé des moments pour expliquer la signification ou l’utilité de tout ce qui constitue de telles journées et permettre d’adopter un comportement conscient.
Le Château de la Gendronnière et son parc idéal pour accueillir les débutants comme les anciens dans le zen
Le Château de la Gendronnière et son parc